Environ 1 personne Canadienne sur 5 vit avec au moins une forme de handicap (1). Cela veut dire qu'environ 10% des Canadien.ne.s vivent les menstruations et un handicap à un moment ou un autre. Cependant, il est fréquent que les personnes handicapées reçoivent moins d'éducation sexuelle et menstruelle, une éducation de moindre qualité ou une éducation qui ne s'applique pas à leur expérience du handicap (2, 3). Toutefois, la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) stipule que toute personne, indépendamment de ses capacités ou de son handicap, a le droit d'accéder à une éducation sexuelle et menstruelle de qualité et adaptée à son âge et de participer à des relations intimes (4). Nous devons veiller à ce que les droits fondamentaux d'une personne soient au premier plan de nos préoccupations lorsque nous examinons comment et ce que nous enseignons sur les menstruations et la sexualité.
Les menstruations et le handicap font l'objet de stigmates complexes et nombreux. Les personnes qui ont leurs règles et les personnes handicapées sont souvent considérées par la société comme « inférieures » à leurs pairs. Les obstacles auxquels sont confrontées les personnes handicapées, les personnes menstruées ou les deux sont en grande partie créés par la société qui les entoure, et non par un défaut perçu dans leur corps. Par exemple :
- Une personne ayant des difficultés de mobilité peut être considérée comme handicapée parce qu'elle a du mal à accéder à des bâtiments comportant des escaliers. Toutefois, si tous les bâtiments étaient construits avec des entrées accessibles, ce problème n'existerait pas.
- Une personne menstruée peut éprouver de la honte à l'égard de cette expérience. Cette honte est due à l'attitude de la société qui considère les menstruations comme quelque chose de sale, plutôt que comme le processus naturel et sain qu'elles sont.
- Les personnes qui ont leurs règles comme les personnes handicapées peuvent avoir besoin de demander de l'aide à d'autres personnes pour gérer les tâches associées à ces expériences. Considérons toutefois que nous recevons tous de l'aide dans certains aspects de notre vie, que nous ayons un handicap ou que nous soyons menstruées. Dans cette optique, le besoin d'assistance devient un élément normal de l'expérience humaine plutôt qu'une caractéristique du handicap ou de la menstruation.
Ces exemples démontrent comment les stigmates qui entourent le handicap et les menstruations sont une fonction des attitudes culturelles et sociales, plutôt que des problèmes individuels.
One stigma people with disabilities frequently encounter is the false perception that they are not sexual beings, like their able-bodied peers. En réalité, nous savons que les personnes handicapées sont bien plus complexes que ce stéréotype néfaste ne le laisse entendre. De même, les menstruations ne sont considérées comme importantes que dans la mesure où elles sont liées à la sexualité de la femme et à sa capacité à se reproduire. Là encore, il s'agit d'un stéréotype nuisible qui ne reconnaît pas les complexités des règles. Il ne laisse pas de place aux expériences des personnes autres que les femmes qui ont leurs menstruations, des femmes qui n'ont pas de menstruations et des personnes qui ont leurs menstruations mais n'ont pas envie de se reproduire. En conséquence, ces populations reçoivent souvent une éducation menstruelle et sexuelle de qualité moindre ou inférieure à celle de leurs pairs (5, 6). Lorsque les personnes ne reçoivent pas une éducation menstruelle et sexuelle appropriée, cela peut accroître les sentiments de honte liés à leurs expériences et les rendre plus vulnérables aux agressions (7, 8, 9). Les personnes handicapées subissent des taux d'abus et de coercition nettement plus élevés que les personnes non handicapées. Veiller à ce que les personnes soient pleinement informées de leur biologie et de leurs droits peut réduire cette vulnérabilité et promouvoir l'indépendance (10, 11). Si vous souhaitez en savoir plus à ce sujet, veuillez consulter notre article intitulé «Handicap & Violence Sexiste».
Certains soignants supposent que les personnes souffrant de troubles cognitifs sont incapables d'apprendre les soins menstruels, et que les personnes souffrant de limitations physiques sont incapables d'effectuer certaines tâches liées aux soins menstruels. Cependant, il s'agit souvent d'une fausse supposition. Chacun a le droit d'être considéré comme capable jusqu'à preuve du contraire et de recevoir une éducation sous une forme facile à comprendre. (12, 13). Enseigner à un.e enfant ou à un.e adolescent.e les techniques de soins menstruels peut favoriser son indépendance et sa dignité. Si vous souhaitez en savoir plus sur la manière d'aider une personne vivant avec un handicap cognitif à acquérir des compétences en matière de soins menstruels, veuillez consulter notre article intitulé «Promouvoir l'autonomie menstruelle des personnes en situation de handicap cognitif». Nous avons également publié un article sur l'amélioration de l'indépendance menstruelle pour les personnes vivant avec un handicap physique, intitulé «Gérer mes menstruations avec un handicap physique».
Avoir ses règles est une expérience normale pour environ la moitié de notre population, et c'est l'un des signes d'un corps sain. Nous devrions enseigner aux jeunes, indépendamment de leurs capacités ou de leur handicap, pourquoi les menstruations ont lieu, quel en est l'impact et comment iels peuvent maintenir leur santé menstruelle de la manière la plus indépendante possible.