Queeriods : Histoires de corps, de sang et d’appartenance

Hayley Newman-Petryshen
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février 28, 2025

Queeriods : Histoires de corps, de sang et d’appartenance est un projet de récits photographiques visant à capturer la diversité des expériences que vivent les personnes queers, trans, non binaires et intersexes avec – et sans – un cycle menstruel.

En mettant de l’avant des récits souvent marginalisés ou ignorés, ce projet remet en question les discours conventionnels sur les menstruations et nous invite à élargir notre compréhension des corps, des identités et des cycles. Le projet contribuera également à combattre la précarité menstruelle chez les jeunes de la diversité de genre à Montréal, en sensibilisant le public et en facilitant, par l’intermédiaire de Dignité Mensuelle, la distribution gratuite de produits menstruels réutilisables et jetables. 

À travers une série de portraits authentiques et de témoignages, "Queeriods" explore la signification des menstruations – ou de leur absence – pour différentes identités et expressions de genre.Le projet met en lumière la manière dont l’expérience des règles, ou de leur absence, peut interagir avec la dysphorie, l’euphorie, la visibilité et l’identité personnelle. Nous espérons que ces images refléteront la joie, l’inconfort, la résilience et l’authenticité, en honorant les façons dont les personnes naviguent à travers les attentes sociétales et leur relation à leur propre corps.

Les photographies et témoignages seront utilisés pour sensibiliser aux réalités menstruelles des personnes de la diversité de genre, avec une première exposition lors d’un événement sur l’équité menstruelle et la précarité menstruelle au printemps. Cet événement comprendra un atelier sur les expériences menstruelles des personnes 2SLGBTQIA+, des zines inclusifs et une collecte de fonds pour l’achat de produits menstruels destinés aux jeunes queers et trans. Une autre exposition aura lieu lors d’un symposium sur l’équité menstruelle, organisé en partenariat avec l’Université Concordia et Dignité Mensuelle le 30 mai, en l’honneur de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle. L’objectif est que ce projet ne soit que la première étape d’une initiative plus large, et que ces témoignages contribuent à enrichir le discours public, encore émergent, sur les expériences menstruelles des personnes 2SLGBTQIA+ et la précarité menstruelle. 

En fin de compte, "Queeriods" vise à briser les stigmates et à sensibiliser à la diversité des vécus menstruels, encourageant l’empathie et l’inclusivité. Il ne s’agit pas seulement de qui a ses règles, mais de la façon dont nous vivons toustes ces cycles, ces changements et notre individualité dans un monde qui impose trop souvent des définitions rigides du genre et des menstruations. Ce projet célèbre la fluidité, la complexité et le pouvoir de la représentation, nous rappelant que chaque corps – et chaque expérience – est légitime.

Les résultats :

Jane, elle/iel/il, genderfluid, 16 ans

"Lorsque j'ai eu mes règles pour la première fois, cela n'a pas perturbé mon sentiment d'identité. Je savais déjà que j'étais queer, et le fait d'avoir mes règles n'y changeait rien. Mais en grandissant, je me suis mieux compris.e et, à 16 ans, ma relation avec mes règles est parfois frustrante. Ma douleur est souvent ignorée par ceux qui n'ont pas leurs règles. Étant queer, les gens supposent que je suis faible ou trop sensible, et mes règles leur donnent une autre excuse pour m'étiqueter de la sorte.

À travers tout cela, j'ai appris à ne pas rester silencieuse. Oui, je souffre, mais ceux que j'aime devraient être au courant de mes luttes. Avoir besoin de soutien n'est pas une faiblesse, c'est humain. Je continuerai à m'exprimer parce que cet effort est important.

Parfois, mes règles m'amènent à me sentir encore plus mal à l'aise par rapport à mon genre. Le fait d'être séparée en cours de santé ou de me sentir dysphorique à cause de limitations vestimentaires - comme l'impossibilité de porter une jupe ou un pantalon à taille haute - peut m'amener à me sentir vulnérable. Bien que cela ne me dérange pas toujours, cela me rappelle que les menstruations ne sont pas seulement physiques, mais qu'elles affectent aussi l'identité."

Jo, n'importe quel pronom, queer, cis, 26 ans

"Depuis mon plus jeune âge, on m'a toujours dit de ne jamais parler de mes règles j'avais l'impression que c'était une honte énorme pour toutes les femmes, quel que soit leur âge, et je ne pouvais même pas en discuter avec d'autres femmes qui vivaient et luttaient avec des cycles menstruels, des crampes et des accidents occasionnels, même quand on demandait d'aller aux toilettes, on devait dire aux professeur.es qu'on avait une urgence plutôt que de communiquer notre besoin naturel, Mais j'ai toujours été quelqu'un qui remettait en question les attentes sociales et contestait leurs perspectives étroites, en disant ma vérité et en ne m'excusant pas pour tout ce qui arrivait à mon corps, je ne pouvais pas comprendre la honte alors que le sang coule dans nos corps et saigne de nombreuses blessures mineures quand nous jouons comme des enfants, nous ne faisons honte qu'au sang qui provient des principaux instruments qui nous ont donné la vie à cause de normes sociales honteuses, ça me dépasse."

Alyria & Lilly, she/her & she/her, transwoman, 30 & 23 years old

"En tant que femme transgenre, mon expérience des cycles hormonaux est ancrée dans l'habitude. Tous les cinq jours, à midi, je m'injecte 0,25 ml de valérate d'œstrogène dans la partie supérieure de la cuisse pendant que Pink Pony Club joue à fond à la télé.

Toujours prête, je respire profondément, je pique, je plonge.

Avant d'être une habitude, c'était une crainte. Je déteste les aiguilles, et ce n'est pas une affirmation audacieuse ou particulièrement courageuse, car qui ne les déteste pas ? Avec le temps, j'y ai trouvé de la joie, c'est devenu un confort, un rituel sacré même, pour célébrer ma nouvelle autonomie corporelle et le courage qu'il m'a fallu pour en arriver là.

Mais ce qui a vraiment rendu les choses magiques, c'est de pouvoir partager cette cérémonie, dans toute sa vulnérabilité déployée, avec ma magnifique partenaire, qui fait en sorte que tous les cinq jours, à midi, ressemblent à une danse sans effort."

Drew, iel, transmasc, queer, 25 ans

"Je ne ressens pas nécessairement de dysphorie par rapport à mes règles elles-mêmes—je les vois simplement comme quelque chose que mon corps fait chaque mois. Mais lorsque je pense à la raison pour laquelle j'ai mes règles, c'est là que la dysphorie s'installe. L'idée que mon corps est capable de tomber enceinte me perturbe. Ce n'est pas quelque chose que je souhaite, et pour cette raison, les règles me semblent inutiles.

Au fur et à mesure que je progresse dans ma transition, je sais que mes sentiments à l'égard de mes règles évolueront. Plus je deviendrai qui je suis vraiment, moins j'aurai envie d'avoir mes règles—et plus la dysphorie sera grande. Éventuellement, ça s'arrêtera, et je sais que ça ne me manquera pas."

Silas, il, homme trans, 25 ans

"Ma relation avec les menstruations a toujours été variée. Lorsque j'étais enfant, mes douleurs menstruelles débilitantes étaient ignorées par les professionnels de la santé et les adultes qui m'entouraient, et j'avais du mal à trouver assez d'argent pour m'acheter des produits menstruels. Aujourd'hui, en tant que personne qui n'a pas ses règles, ma relation à la menstruation a changé, mais elle joue toujours un rôle important dans ma vie. C'est particulièrement vrai dans le climat politique actuel, où l'accès des personnes transgenres aux soins de santé est remis en question. Les politiques réactionnaires retirent les soins affirmant le genre, tandis que les fournisseurs de soins médicaux restent sous-éduqués sur les corps trans. Les produits menstruels et les soins gynécologiques sont toujours considérés comme relevant exclusivement de la « santé des femmes », ce qui exclut les personnes trans et non binaires des services vitaux. L'inégalité économique, la criminalisation et la législation anti-trans mettent encore plus en danger ceux qui sont déjà marginalisés. Il est essentiel pour moi de continuer à plaider en faveur de produits menstruels gratuits et accessibles à tous, de soins gynécologiques trans-compétents et de la fin du contrôle médical. Mon autonomie corporelle n'est pas négociable—les soins de santé doivent être inclusifs, affirmatifs et protégés des agendas politiques qui cherchent à nous effacer."

Hayley, elle, queer, cis, 26 ans

"Avant de faire mon coming out, une grande partie de ma relation avec mon cycle menstruel tournait autour de l'explication, de la justification et de la minimisation de mon cycle et des impacts qu'il a sur ma vie auprès des personnes non menstruées qui m'entourent. J'ai dû essayer tellement de contraceptifs différents, et je suis reconnaissante d'avoir eu les ressources et le soutien nécessaires pour le faire, mais il m'a été impossible de séparer ces choix de la pression visant à rendre mon cycle invisible. Mais j'ai trouvé du réconfort dans mon coming out. Ma queerness m'a ramenée à moi-même, à un corps qui n'avait plus à s'excuser d'exister de manière cyclique. Aujourd'hui, j'accepte mes règles pour ce qu'elles sont—complexes, désordonnées et entièrement miennes. Ce n'est plus quelque chose qu'il faut gérer ou minimiser, mais quelque chose que je peux honorer comme faisant partie de mon voyage de retour. Ma queerness m'a donné la permission d'embrasser tout ce que fait mon corps, à ses propres conditions"

Pash, elle, queer, cis, 28 ans

"Pour ma part, je me considère chanceuse d’avoir grandi dans une famille où les menstruations étaient considérées comme normales et où j’ai reçu des conseils, notamment de ma mère. Oui, c’était un sujet un peu plus sensible et/ou tabou avec mon frère et mon père en grandissant, mais ils ne m’ont jamais fait ressentir de la honte ni d’autres émotions désagréables en lien avec les menstruations. En vieillissant, je comprends que mon vécu est différent de celui de plusieurs personnes et que la honte ressentie peut affecter plusieurs sphères de leur vie, incluant leur perception d’elles-mêmes et de leur sexualité lors des menstruations. Je conviens qu’on ne se sent pas nécessairement à notre plus sexy quand on est dans notre semaine, mais ce n’est pas dégueulasse pour autant. Au contraire, une personne qui veut avoir du plaisir, menstruée ou non, c'est attirant (et le sang menstruel peut agir comme un lubrifiant naturel; je dis ça, je dis rien). 😇"

Lamia, elle, principalement lesbienne, 27 ans

"En tant que personne n'ayant jamais eu ses règles, il m'a toujours semblé tabou de parler des menstruations - comme si c'était un manque de respect envers les personnes qui ont saigné et souffert. J'avais l'impression de manquer quelque chose, car on me disait que saigner, c'est être une femme, être féminine et faire partie d'une sororité magique.
En tant que transfemme, une partie de moi espérait même rejoindre les quelques « chanceuses » qui développent un cycle de douleurs mensuelles grâce au traitement hormonal substitutif. Mais non, rien : la seule hormone qui me faisait souffrir est celle que j'ai laissée derrière moi.
J'ai réalisé que je n'ai pas vraiment l'impression que l'absence de règles nie ma féminité. Je suis toujours une femme. Je suis toujours féminine. J'ai modelé ma chair pour qu'elle se rapproche de mon moi idéal, grâce à des élixirs et à des rituels sanglants. Bien plus que les règles n'auraient pu le faire, cela me donne de l'euphorie et de la sororité.
C'est de la vraie magie."

Rex, il, homme trans, queer, 34 ans

"Mes règles ont toujours été douloureuses, mais avec l'âge, j'ai eu l'impression que ça s'aggravait. Je perdais beaucoup de sang pendant plus d'une semaine, et certains jours, j'utilisais les tampons les plus absorbants en moins d'une heure. Je me rendais à mes examens annuels chez le gynécologue et tout était toujours normal, jusqu'au jour où ils ont fait un test pour l'endométriose et ont trouvé un énorme kyste ovarien (7x10cm). Le kyste avait tué mon ovaire et je devais être opérée trois mois plus tard. Une biopsie a révélé qu'il s'agissait d'un kyste précancéreux, si bien qu'il a fallu procéder à une seconde opération pour vérifier s'il s'était propagé ailleurs. Heureusement, ce n'était pas le cas et j'ai donc pu garder mon dernier ovaire pour le moment, ce qui me donne une protection supplémentaire contre l'ostéoporose et les maladies cardiaques en tant qu'homme transgenre."

Sophia, elle/iel, genderfluid, 27 ans

"Mes règles ont toujours été quelque chose de fondamentalement opposé à moi-même et à ma capacité à vivre une vie pleine. Entre l'endométriose et l'interaction avec mon TDAH, j'ai toujours eu l'impression que ma vie devait s'arrêter lorsque mes règles arrivaient. Les médecins me disaient que c'était normal et chaque mois, je luttais contre la douleur, l'anxiété et un sentiment d'appréhension pendant une semaine entière. Après des années à redouter cette semaine chaque mois, j'ai décidé de me recentrer sur la façon de vivre en harmonie avec mes règles. J'ai cherché des alternatives aux produits pharmaceutiques, comme les thés et les coussins chauffants. Aujourd'hui, je peux dire que même si c'est toujours la pire semaine de mon mois, je ne me bats plus contre cette expérience. J'ai de l'espace pour moi et ma réalité et je m'assure de me concentrer sur la douceur et l'attention pendant ces jours-là, ce qui a vraiment changé mon expérience !"

Nikaela, elle, queer, femme cis, 27 ans

"J'ai eu mes premières règles à 12 ans. Ma mère m'a emmenée directement chez le médecin et a insisté pour que je prenne un contraceptif hormonal. Elle a dit que cela aiderait à soulager les crampes et le syndrome prémenstruel et, surtout, à prévenir les grossesses chez les adolescentes, ce qui était inacceptable pour ma mère féministe de la deuxième vague. On a quitté la pharmacie avec des tampons, des contraceptifs et un message ferme : le monde se fiche de la gravité de tes règles, alors prends un Tylenol et règle ça, en privé. C'était dur, mais je sais qu'elle essayait de me préparer. Elle savait que le monde, et mes quatre frères aînés, ne seraient pas compatissants.

Pendant près de 15 ans, j'ai pris religieusement des contraceptifs, contrôlant mon cycle et mes symptômes. Récemment, j'ai arrêté, curieuse de savoir comment mon corps se sentirait sans. Il s'avère que mes règles sont vraiment difficiles à vivre. Mais aujourd'hui, ma situation et ma capacité à prendre soin de moi ont changé. J'apprends à écouter mon corps, à me donner plus d'espace et à respecter ce que je ressens, non seulement pendant mes règles, mais tout au long du mois. Je ne dirais pas que j'aime mon cycle, mais j'apprends à le respecter."

Viko, elle, lesbienne, femme cis, 32 ans

"Je viens d'un pays très patriarcal et, en grandissant, la société m'a programmée pour que je voie mon cycle menstruel comme quelque chose qu'il faut cacher et dont il faut avoir honte. Même à l'école, nous étions encouragées à ne pas en parler avec nos camarades masculins. C'est pourquoi j'ai grandi en méprisant mes règles - leur odeur, mon sang - en les qualifiant de « dégoûtantes » et de « sales ».

Cependant, lorsque j'ai fait mon coming-out en tant que lesbienne, j'ai embrassé le féminisme encore plus loin et j'ai commencé à avoir des relations avec des femmes qui comprenaient mes difficultés. Cela m'a aidée à déstigmatiser mes règles, à en parler ouvertement, à me débarrasser de mon dégoût et à explorer de nouvelles façons de gérer mon cycle. J'ai commencé à utiliser une coupe menstruelle et tout va mieux depuis.

D'une certaine manière, mon amour pour les femmes m'a aidée à m'aimer au-delà du regard masculin. Cela m'a permis d'embrasser mes règles et d'en parler sans complexe."

Ambre, iel, queer (homoflexible), 26 ans

"J'ai eu la chance de grandir dans une famille sexuellement positive et c'est ma mère qui m'a fait connaître les règles. J'ai grandi en sachant ce qu'elles étaient et comment elles affectaient ma mère. Cependant, elles étaient encore un concept étranger pour moi, je n'en avais jamais fait l'expérience en tant que personne trans-féminine. Au début de ma transition, il y a eu une période où je voulais vraiment les avoir, j'étais très envieuse. Cela a façonné ma transition précoce et mes attentes. Je pensais que le fait d'en avoir ferait de moi une femme à part entière. Beaucoup de choses ont changé depuis !"

Cyd, il, homme trans queer, lesbien, 30 ans

Quand j'étais plus jeune, je marchais toujours les bras croisés parce que je ne voulais pas que les gens puissent voir ma poitrine. Je ne pouvais pas porter de soutien-gorge devant mes meilleur.es ami.es. Je détestais que ma poitrine marque une différence entre moi et les garçons. Qu'ils me retiennent d'avoir les mêmes droits qu'eux. Chaque mois, mes règles me rappelaient à quel point je détestais mon corps et à quel point je n'étais pas perçu comme la personne que j'avais l'impression d'être.
Chaque mois était douloureux parce que j'étais obligée de me regarder d'une manière que je n'aimais pas.
Depuis que je prends de la testostérone, je dois me faire des injections toutes les semaines. C'est quelque chose. Mais c'est quelque chose qui me fait du bien. Chaque semaine me rappelle la chance que j'ai de pouvoir aimer mon corps tel qu'il est maintenant. Chaque semaine me rappelle que j'ai le droit de me sentir bien dans ma peau et dans mon corps. Depuis, je pourrais être nue dans une foule. Et me sentir fier. Parce que mes seins n'ont pas la même signification. Ils ne font pas de moi quelqu'un que je ne veux pas être. Les gens ne me regardent pas avec les mêmes certitudes. Mes seins n'ont pas la même définition qu'avant. Ils ne font pas de moi une femme, ils font de moi une personne trans masc fière. Alors qu'avant, montrer mon corps était synonyme de honte et que j'avais envie de les cacher à tout prix, chaque fois que je les montre maintenant, c'est avec fierté et personne ne peut me l'enlever."

À propos des animateur·ices :

Drew Hallé (iel) est un·e photographe queer et transmasculin originaire de Baie-Comeau. Iel se spécialise en photographie de concerts et a travaillé avec plusieurs artistes queers et trans à l’international. Passionné·e par la mise en valeur des voix et de l’art queer comme outil de militantisme, iel s’assure que les personnes queers et trans soient représentées dans son domaine. Iel poursuit également un diplôme en gestion et marketing à l’Université Concordia.

Vous pouvez admirer son travail sur instagram @drewwhalle et sur son site internet!


Hayley Newman-Petryshen (elle) est une militante communautaire queer et codirectrice générale de Dignité mensuelle, un organisme de base qui lutte contre les causes et conséquences de la précarité menstruelle à Tiohtià:ke. Elle a coordonné la distribution de centaines de milliers de produits menstruels à des organismes et collectifs à travers le Canada, y compris plusieurs qui desservent des jeunes 2SLGBTQIA+. Elle a également dirigé le développement d’un atelier sur les expériences menstruelles des personnes de la diversité de genre, offert gratuitement à toute organisation communautaire.